Les architectes
Les principaux architectes qui ont marqué Saint-Raphaël sont :
Villa Les Myrtes
Laurent Vianay
Laurent Vianay (Lyon 1843 – Cannes 1928) s’établit à Cannes en 1863. Après avoir travaillé sur des édifices religieux, il acquiert une grande renommée. C’est un architecte de talent, qui travaille dans des styles très variés, éclectisme classique, pittoresque… Il reçoit un très grand nombre de commandes privées entre 1870 et 1880. On le retrouve à Saint-Raphaël à partir de 1879, où il fait partie de l’entourage lyonnais du nouveau maire Félix Martin. Ce dernier lui commande l’élaboration du nouveau plan de la ville et les plans d’alignement de rues et places existantes. Vianay réalise deux « villas-châteaux » d’un éclectisme classique, Les Myrtes en 1881 et Marguerite en 1882. Le Grand Hôtel au quartier Notre-Dame lui est également attribué.
Pierre Aublé
Pierre Aublé (1842-1925), l’architecte le plus fécond dans la période 1881-1913, qui aura marqué véritablement de son empreinte le style de Saint-Raphaël. La famille d’Aublé est originaire du Lyonnais. Son père, avait épousé une Grecque, et Pierre nait à Rhodes en 1842. Après des études à Lyon, il travaille comme ingénieur en Turquie à partir de 1869, puis à Saint-Raphaël à partir de 1879, appelé par Félix Martin. Aublé et Martin s’étaient connus lors de leurs études. La première grande réalisation de Pierre Aublé est le Grand Hôtel, à Notre-Dame, premier « palace » de Saint-Raphaël. En 1882, ce sera l’Hôtel Beau-Rivage (détruit). Le grand chantier d’Aublé, c’est la nouvelle église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, de 1883 à 1887. Son agence compte alors vingt employés. Il construit dans le même temps une soixantaine de villas à Notre-Dame, Valescure, ou Les Cazeaux. Parmi celles-ci, douze peuvent être considérées comme des villas-châteaux. En 1882, il réalise sa propre villa qui abrite également ses bureaux.
Villa Les Messugues
Villa La Péguière
Sylvain-Joseph Ravel
Sylvain-Joseph Ravel (1854-1941) est architecte de la ville dans les années 1880. Il agit également en tant que promoteur privé. En 1894 il dessine le plan d’un lotissement de terrains lui appartenant à Boulouris. Ses réalisations les plus importantes sont la villa Magali, la Péguière et Le Castellet. Magali a été construite à Valescure en 1888, en collaboration avec Henri Lacreusette, pour Léon Carvalho, chanteur et directeur de l’opéra-comique. C’est une villa d’un éclectisme classique italianisant. Le Castellet, construit à Arène Grosse en 1889 pour le comte écossais d’Harcourt, est d’un éclectisme plus « nordique », proche des hôtels particuliers d’Auteuil ou du Vésinet : toits à pans brisés couverts de tuiles en écailles rouges, jaunes ou noires, faux chaînages d’angles à imitation brique et pierre (disparus), garde-corps des balcons d’inspiration gothique. La villa La Péguière, 1896, intègre des éléments plus pittoresques, comme des baies outrepassées ou des colonnettes à chapiteaux dans le goût égyptien.
Henri Lacreusette
Henri Lacreusette (1848-1929) a souvent été l’associé de Ravel, par exemple à Magali et au Chalet des Cigales. Il a joué un rôle encore plus direct pour les villas Blanchette, La Feuilleraie, ou Olga à Boulouris. Il a aussi construit la villa Aurélienne et Lou Castéou à Fréjus, ainsi que la villa du peintre Carolus Duran. Il assure en 1890, la direction des travaux du cimetière Alphonse Karr, conçu par Ravel. On lui confia aussi l’agrandissement de plusieurs villas, telles que le Castellet.
Villa Le Castellet
Villa Sainte-Baume
Léon Sergent
Léon Sergent (1861 – 1931) : Issu d’une famille modeste originaire du Jura, Léon Sergent fait des études à l’Ecole des arts et métiers d’Aix-en-Provence. Il participe à la création et à l’essor du quartier de Valescure. Il se charge en effet d’acheter la majorité des terrains de ce quartier suite à la dissolution de la société foncière appartenant à Félix Martin et crée La Société Civile des Terrains de l’Estérel Valescure.
En 1885, il construit la villa Les Asphodèles, actuellement mairie d’Honneur de Saint-Raphaël. Le commanditaire, Sydney Bentall, fut le premier anglais à s’installer à Saint-Raphaël. Léon Sergent se fera construire une villa sur un terrain voisin, après avoir épousé une cousine de Bentall. Plusieurs villas de Valescure sont l’œuvre de cet architecte : la Villa Call, actuellement les Colombes grises, la villa Nelson, devenue Clair Bois ou encore les Lauriers Roses, aujourd’hui Sainte-Baume. Sa clientèle se compose essentiellement des membres du Club de Valescure. Par ailleurs, il est l’architecte de l’église de tous les Saints de Valescure.
Jacob Houtelet
Jacob Houtelet (1838-1891) : attiré par Saint-Raphaël à partir de 1882, on lui doit la restauration de l’Hôtel Beau Rivage et la construction de nombreuses villas dont : Saint Dominique, Le Maquis et Les Pins à Valescure , la villa Aigue Bonne à Boulouris. Il a aussi construit les villas Marie, Leonie, Les Dunes, Sweet-Home, El-Ouad, Houtelet, Vincenette, aujourd’hui disparues.
Villa Le Maquis
Villa Gaïla
Pierre Chapoulart
Pierre Chapoulart (1849 – 1903) : Il est l’auteur de plusieurs villas construites à la demande d’Alexis Godillot (1816 – 1893), à qui l’on doit la physionomie d’un des quartiers d’Hyères, dit quartier Godillot. Ce dernier, qui fait fortune en tant que fournisseur aux armées, devient le promoteur « éclairé » de ce quartier. Pierre Chapoulart en est l’architecte et réalise plusieurs villas dans un style oriental dont la villa Mauresque et la villa Tunisienne. Il réalise également plusieurs bâtisses de style très éclectique, tel la Maison Godillot, mêlant l’inspiration mauresque, normande et classique, la tour Jeanne, l’Eglise anglicane.
A Saint-Raphaël, il réalise en 1881 la villa Gaïla, magnifique demeure mauresque, commandée par le docteur Lagrange.
René Darde
René Darde (1883- 1960), est un élève de l’architecte parisien Henri Sauvage. Il s’installe à Sainte-Maxime au début des années 1920. A Saint-Raphaël, sa période d’activité va de 1924 à 1931. En 1924, il y mène deux grands chantiers : le Golf Hôtel et le nouveau Grand Casino qui sera inauguré en 1926. Il construit également la villa Elberon. Il est alors considéré comme le chef de file du mouvement néo-régionaliste en Provence. Il va aussi complètement remanier la villa La Terrasse à Boulouris.
Villa La Terrasse
Immeuble rue Jean Aicard
Georges Giger
Georges Giger (1886-1976) est représentatif des mouvements architecturaux des années 1920.Il réalise le nouvel Etablissement des Bains en 1924 puis l’Hôtel de la Baumette en 1926 dans un style éclectique. Mais il est très vite influencé par le mouvement moderne : la villa Clarté, avenue Paul Doumer, construite en 1932 pour le docteur Stagnaro en est l’exemple : De caractère très homogène, elle est réalisée en béton armé, couverte d’un toit terrasse, avec des fenêtres rectangulaires horizontales fermées par des volets roulants.
Son fils, Guy Giger, également architecte, réalisera de nombreuses villas dans les années 1960, poursuivant les préceptes du mouvement moderne portés par son père.
Henri Bret
Henri Bret (1899-1939) : Né en 1899 à Draguignan d’une famille de notables, il suit des études d’architecture à Paris. Il s’installe dans un premier temps à Saint-Raphaël où il réalise ses premières villas, puis part pour Cannes où il décède prématurément en 1939. Mais durant ses quatorze années d’activités, Henri Bret construit de nombreuses villas et immeubles entre Sainte Maxime et Cannes dont le marché Forville à Cannes, en 1927. A Saint-Raphaël, on lui doit l’immeuble situé à l’angle de la rue Jean Aicard, ainsi que l’immeuble d’angle avenue Paul Doumer, et celui situé place Sadi Carnot, alliant modernité, tradition provençale et Art Déco. Il décède prématurément à l’âge de 40 ans.