Les villas du centre-ville et du front de mer
Les Charmettes
Autrefois villa Hélène
Le docteur Victor Bontemps s’installe à Saint-Raphaël en 1880 et dès 1882 il fait bâtir cette villa assez curieuse dans un style colonial indochinois. Elle s’appelle alors villa Hélène et c’est là qu’il consulte. Parmi sa clientèle on retrouve Alphonse Karr que le médecin assiste lors de sa fluxion de poitrine fatale. L’entablement en pagode est en partie masqué par un fronton et décoré d’acrotères dans les angles. Dans le jardin assez étroit, un petit pavillon a été édifié en 1902. Les matériaux employés, brique et céramique, participent à son décor et lui donnent un air oriental. Aujourd’hui malheureusement cernée d’immeubles, elle a néanmoins conservé son charme d’antan.
Cléophée
Autrefois Louisiana
Cléophée est née Louisiana en 1913, sur la route de la Corniche à Saint-Raphaël. Elle est alors voisine de la villa Brise de Mer aujourd’hui malheureusement disparue. Conçue en 1912 par Louis Roubert, architecte « balnéaire » qui dessine également les plans du Casino, la villa est construite pour un marchand de bois, monsieur Charles Wickes. Il y installe de magnifiques parquets, toujours présents. Rebaptisée Cléophée, elle a retrouvé l’élégance de la Belle Époque.
Costebelle
Autrefois Belgica
En 1893, Emilie Solvijns, d’origine belge, fait construire la villa Belgica. Belges également sont les nouveaux propriétaires en 1909. Dans les années 30, la villa est occupée par Monsieur et Madame Cartier, directeur de la marque de parfum Coryse et Salomé. Le couple n’a pas d’enfant et chaque année organise de merveilleux Noëls pour les enfants de leurs amis. En 1935 Mademoiselle Caille, l’acquiert et la rebaptise Costebelle. Quand des travaux au niveau de la charpente sont nécessaires, les deux tourelles qui la caractérisaient en font les frais.
Excelsior
Autrefois villa Sainte-Anne, villa Marie Stella et villa Saint-Jean
La villa Sainte-Anne, est construite en 1886 par Pierre Aublé pour l’abbé Louis Bernard. La villa devient une maison de santé réputée dirigée par les Sœurs Augustines de la rue Oudinot dès 1887. L’amiral François Baux, l’acquiert en 1894 et sa fille la reçoit en dot lors de son mariage en 1910.
La villa Marie Stella est édifiée dans le même style que la première pour Esprit Courbon, banquier à Saint-Raphaël, par Aublé également. En 1892 Jean Blanci achète Marie Stella et en 1902 fait construire la troisième villa qui joint les deux autres : la villa Saint-Jean. Les trois villas sont maintenant l’hôtel Excelsior. Sur les façades, demeurent des petits balcons en pierre soutenus par des consoles à volutes. L’ensemble donne une belle image de construction Belle Époque.
L’Hirondelle blanche
Ancienne Corniche d’Or
Dernière villa construite en 1911 pour Madame Roverano par l’architecte Louis Brémond, elle se nomme alors la Corniche d’or. C’est la seule survivante des villas dites « Roverano ». Le pavillon principal qui s’élève de 2 étages sur un rez-de-jardin, s’ouvre sur le jardin par une terrasse arrondie que protègent deux platanes. La villa est divisée en appartements dont certains sont maintenant utilisés comme chambres d’hôtes.
Joyeuse
Autrefois Léonie
La villa Léonie est occupée en 1887 par Madame Rohault de Fleury et sa famille. En 1891, l’inspecteur principal du PLM y passe la saison des bains. Auguste Renard domicilié à Lyon la renomme villa Joyeuse en 1908 puis c’est Paul Renard, rédacteur principal au ministère de l’Intérieur à Paris qui en devient propriétaire. En 1923 Madame Graffe, la transforme en une pension de famille avec l’annonce suivante : « Bord de mer, site enchanteur, terrasse, jardin, gaz, électricité, confort moderne, salle de bains, véranda. ». De style méridional, le pavillon est et son pignon ouvert avec une baie en plein cintre dominent la loggia terrasse.
Maison Close
Avec le nom donné à sa maison, Alphonse Karr insiste sur sa volonté de retrait du monde. Cette simple bâtisse, est entourée d’un merveilleux jardin aux multiples essences, très touffu, odorant et charmant. C’était une ancienne fabrique de savons, située au bord de la plage des corailleurs. A partir de 1865 le journaliste se retire à Saint-Raphaël ; il y attire ses amis artistes et ainsi, paradoxalement, participe à la renommée de la petite bourgade. Jean Aicard parlait d’« une humble maison, un peu croulante; (…) des lézards la fréquentaient, logeaient dans les crevasses autour du cadran solaire ; les abeilles, dès le matin, y entraient symboliques, et les rossignols à tue-tête clamaient au bord de la mare… ».
Les Palmiers
Autrefois villa Mistral, puis Little Palace
Commanditée par Antoine Imbert, ingénieur des mines, elle est la première demeure de caractère à s’élever dans la station balnéaire naissante. En 1882 elle se nomme villa Mistral, et depuis son belvédère on y admire le coucher de soleil sur la plage du Veillat. Vendue en 1891, elle prend alors le nom de villa Les Palmiers. Plus tard, en 1915, c’est sous le nom de Little Palace qu’elle devient une pension de famille. En 1923 l’agent immobilier britannique William King en fait l’acquisition. Toujours majestueuse, elle témoigne de la grande époque du centre-ville Raphaëlois.
L’hôtel de la Plage et de la Méditerranée
L’hôtel édifié selon les plans de l’architecte Roubert ouvre ses portes le 1er août 1914. Malgré cette date d’inauguration, les cinquante chambres de l’hôtel restent ouvertes pendant la guerre. Mais peu sont occupées… Dans les années 1930 l’hôtel est tenu par monsieur Séraillier. Au cours de la seconde guerre mondiale, après les Allemands, les Américains s’y installent. En 1977 le bâtiment est cédé à la Caisse des Cadres; puis, restauré il devient la Résidence Méditerranée que l’on connait.
Roquerousse
Elizabeth Cirlot fait appel à un architecte Cannois, Charles Seasal pour lui dessiner les plans de sa maison en 1904. Elle la veut richement décorée de fleurs dans le style Art Nouveau à la mode alors. Des guirlandes de fleurs habillent ainsi une façade sobre par ailleurs. L’ensemble des ouvertures est parfaitement symétrique par rapport à l’axe central de la villa. Les fenêtres du centre à linteau droit au rez-de-chaussée, sont arrondies à l’étage et réunies en une large baie en anse de panier au 2ème étage. Ses deux filles prennent la suite dans la maison puis son petit-fils, un jeune sous-officier vietnamien. Ses descendants prennent soin de jolies plantes en pots devant le perron.